mardi 5 septembre 2017

Fait d'Hiver à Wind River

Cory Lambert, chasseur-pisteur du Grand Nord, celui des immenses étendues enneigées du Wyoming. A l'image d'un Steve McQueen (j'ai trouvé la comparaison sur mon Télérama), Jeremy Renner troque le cheval contre une motoneige, la winchester par un fusil à lunette de visée façon sniper. Il est beau ce Jeremy, un charisme et une mélancolie dans son visage, bien lui en prend de sortir, de temps en temps, de son costume de Mission Impossible ou des Marvel. 

Sur la piste d’un puma, il repère les traces dans la neige immaculée, regarde les arbres, sent le vent. Il connait ce monde de neige et de froid par cœur. Il observe aux jumelles là-haut, très haut, très loin, un œil de faucon. Et là-bas, un truc louche autour de cet amoncellement de neige fraîche. Le corps d’une jeune indienne, réserve Wind River, glacée, laissée là… Pieds nus, elle a marché, couru, suffoqué, sur plus de 10 km.


Le FBI envoie donc une jeune recrue, fraichement habillée de Las Vegas, pour élucider ce « meurtre ». La petite Elizabeth Olsen, pas l’une des jumelles, (souviens-toi de « Martha Marcy May Marlene » ou dans le désordre) apporte sa féminité dans cet univers de froid et de grizzlys, une pointe d’innocence et laisse une totale confiance au Steve McQueen du blizzard (j’aime bien cette comparaison). La réserve indienne ne se laisse pas pénétrer si facilement...



D'ailleurs, petit aparté, si tu veux tout savoir sur le string que porte la belle Elizabeth Olsen sous sa doudoune, grimpe sur ta motoneige, à toute blinde entre les bouleaux glacés, Sur la Route du Cinéma.

De la tension dans l’histoire, quelques gouttes de sang rouge écarlate faisant tâche sur la blancheur de la neige, mais surtout un lyrisme magnifique éblouissent mon regard devant le grandeur de cette immensité presque immaculée sans la présence des hommes. Pris par la poésie de ces montagnes et un silence si envoûté, c’est pris d’un vertige que je me lève de mon fauteuil lorsque les lumières de la salle refont surface, l’esprit encore dans le blizzard impressionnant, que seul un gars avec un œil de faucon pourrait retrouver les traces d’un puma ou d’une amérindienne violée et laissée-pour-morte. Fuck le Blizzard.     

« Wind River » [2017], Taylor Sheridan.

14 commentaires:

  1. Pas vu, cela dit avec 'réserve Wind River' ? On imagine volontiers le vigneron choyer son fût là ..... :-)

    RépondreSupprimer
  2. Comme tu le sais, j'ai adoré ce film. Toute cette blancheur déjà et le sang qui contraste, mélange de douceur et de violence. Un très beau film sur la condition horrible des femmes des communautés amérindiennes. Dur aussi avec une scène en particulier qui me restera longtemps en mémoire. La nature ne pardonne pas, la main de l'homme encore moins. Le Wyoming, toujours aussi grandiose. Beaucoup d'isolement et de détresse. Un hostie de beau moment cinéma...
    Et ce Jeremy Renner, mélange de charisme et de bad boy, je le verrais bien en 007! :-)
    Fuck le blizzard!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. magnifique Wyoming, toute cette neige blanche, ça m'impressionne...

      Je me demande cependant si ce Jeremy Renner porte le string ?

      Supprimer
    2. Sous sa grosse doudoune blanche j'préfère l'imaginer le cul à l'air et la graine au vent ^^

      Supprimer
    3. Tu as une "belle" imagination ;-)

      Supprimer
  3. La bande annonce donne envie... (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Y'en a qui adorent, y'en a d'autres qui trouvent ça banal, moi j'ai adoré... Probablement l'effet neige + wisconsin

      Supprimer
  4. Mouarf tu m'as fait rire. Comparer ce mochtron de Jeremy Renner à Steve McQueen faut vraiment avoir une congère dans les yeux !
    Quant au film, il ne traite pas son sujet et traîne la patte sur l'enquête qui se résoud brusquement.
    Bon je dois reconnaître que la neige me fait autant d'effet qu'un plat de chicons. Non d'ailleurs, c'est faux, j'adore les endives. Mais pas la neige. Et les vrombissements polluants des motoneiges m'ont lassée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est Télérama qui suggère cette comparaison, je ne me serais pas permis... Mais ce thriller a un peu un coté western, je trouve, transposé dans un décor moderne et enneigé.

      Mais bon, j'ai jamais aimé les chicons... pourtant mes ancêtres viennent de là-haut... alors oui, je préfère la neige aux chicons.

      Supprimer
  5. Bonjour le Bison, Jeremy Renner me ferait plutôt penser à Daniel Craig (dans d'autres rôles que James007). La neige est belle mais je ne suis pas trop fan. A part ça, j'ai trouvé le film pas mal mais il se termine un peu brusquement. Bonne journée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Beaucoup de thrillers se terminent brusquement. Une fois le coupable emprisonné ou mort, on ne va pas épiloguer non plus la pellicule... A moins de rajouter une scène à poil, sinon peu d'intérêt.
      Il s'arrête net, comme une chanson où le texte s'achève et qu'il fait trop froid pour reprendre le refrain...
      Non, moi j'ai bien aimé, j'ai été accroché du début à la fin.

      Supprimer
  6. "La réserve indienne ne se laisse pas pénétrer si facilement..." je reconnais bien là la signature du little Big Buffalo chasseur de croupes. ��
    Malgré les "réserves" de quelques frileux, ce film comancherien me tente, sous réserve que je trouve l'opportunité d'aller le découvrir. Ton bel article est une chouette invitation à la neige.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sans être l'invitation de l'année, mais sans réserve non plus, ce film propose un beau voyage au pays de la neige et une cruelle vie au pays des indiennes.

      Supprimer